Niché entre une lisière de forêt et la mer, le site de Kerkouane est un joyau de l’archéologie punique. En effet quelques malheurs sont bons pour sauver un site. Kerkouane, abandonnée après sa destruction, demeura sous le semble des siècles durant, pour qu’une fois dégagé sera l’unique site punique qui conserve une ville entière avec presque toutes ses structures.
Kerkouane est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Sa toponymie exacte est inconnue et l’archéologue M.-H. Fantar affirme que son non libyque est Tamazrat.
Kerkouane fut saccagée en 310 av. J.-C. par les armées d’Agathocle, tyran de Syracuse, même si elle se relève un moment elle va subir une destruction totale vers 256-255 av. J.-C. par le consul romain Regulus. Sa population est décimée ou réduite à l’esclavage et ne releva plus.
Construite probablement au VIème siècle avant J.-C., dépendant de Carthage punique Kerkouane, fut certainement, comme le témoignent les fouilles, une cité de pêcheurs, de commerçants et d’artisans.
Le site de Kerkouane est étudié par les archéologues, conservé et valorisé, grâce aux efforts de l’archéologue érudit M.-H. Fantar sur plus d’un demi-siècle. Site charmant et une référence pour les études puniques.
Dotée d’un petit port ; la ville apparait comme étant dépendante de la mer ainsi que l’exploitation agricole de l’arrière pays riche et fertile est méticuleusement exploité. Elle réunissait des artisans : verriers, potiers, bijoutiers, coroplastes, fabricants de pourpre et de garum, ainsi que des commerçants et quelques pêcheurs.
Kerkouane nous offre ses maisons puniques typiques. Ses vestiges et autres éléments mis à jour sont exposés dans un Musée construit selon le plan, justement, d’une maison punique : de belles pièces de céramique, sculptures, brûle-parfums et bijoux.
Ces éléments montrent la créativité de ses habitants et son rapport extérieur avec Carthage ou d’autres cités, du bord de la Méditerranée à l’époque punique.
Précédée d’un agréable jardin, le site de Kerkouane, s’étend sur un terrain de 7 à 8 hectares en légère déclivité au bord de la mer que l’on domine de 2 à 3 mètres. Son plan circulaire, bien limité par la mer à l’Est et par une double muraille qui part du Nord vers le Sud, Kerkouane est une immense forteresse quadrillée par ses principaux monuments agencés et étonnement conçus selon un urbanisme original et astucieux.
La double enceinte, fendue par un couloir est flanquée par des portes et de tours facilitant la circulation.
Son plan est régulier avec des rues larges de 4m et des places soigneusement aménagées selon un plan urbanistique qui facilite les activités de la cité et son adduction en eau individuelle ainsi que l’évacuation des eaux usées.
Au sud de Kerkouane deux sites méritent l’attention celui de Demna – Oued Laksab, fouillés et pas encore ouverts au public, érigés sur un emplacement d’une agglomération rurale romano -byzantine du IVème – VIIème siècles, les vestiges d’une basilique romaine sont remarquablement conservés, s’y attachent des thermes, habitats, aqueducs et nécropoles qui sont malheureusement menacés par la mer.