Sa Fertilité, ses plages infinies et son climat clément ne sont pas les seuls atouts du Cap Bon, notre promontoire peut être considéré comme une sorte de musée de poche de l’écosystème méditerranéen. Paysages et zones sensibles alternent avec une kyrielle de jardins, champs et carrés maraîchers étalant une harmonie que la nature a agencée et l’homme a tantôt enrichi, tantôt transformé pour que le tout dessine un tableau écologique intégré. Terre, mer, végétation, vent, cours d’eau et pluies ont su composer une fresque mosaïque écologique enchantante. L’homme a su en profiter, mais hélas ! Il en a aussi délabré quelques éléments. Heureusement des programmes de sauvegarde des zones sensibles viennent stopper la surexploitation des terres par les activités agraires. La faune et la flore sont ici intégrées dans une synergie défiant la déprédation de l’homme. Même parfois envahi par un urbanisme galopant, modernité et nécessités économiques obligent, le paysage demeure intact, depuis l’antiquité, comme le témoigne les recherches archéologiques et les études géographiques. Les programmes euro-méditerranéens, les efforts de l’Etat, la patience et l’abnégation des écologistes, les amoureux de la nature, des ornithologues, ont lutté pour que les zones menacées au Cap Bon retrouvent l’harmonie de leur écosystème et sauvegardent sa biodiversité. Son biotope et ses reliefs ainsi que l’adéquation nature et occupation du sol font du paysage au Cap Bon une sorte de répertoire du paysage méditerranéen. Ce tableau est composé par des modules originaux : côtes rocheuses, plaines amoureusement cultivées, zones savamment reboisées, dunes, retenues d’eau, montagnes, plages sablonneuses qui s’étirent dans leur coquetterie immaculée aux eaux calmes, monticules de pierres volcaniques dont l’être humain a su tirer profit pour creuser ses nécropoles, sebkhas qui font la richesse écologique de la région comme faisant partie des zones humides des côtes de la Méditerranée les plus visitées par les oiseaux migrateurs. Le fond du tableau est soutenu par des forêts aux essences typiques abritant des animaux sauvés de la disparition. Les garrigues et maquis, vallons et plateaux ajoutent des touches dessinant un relief original, les toutes offres au paysage du Cap Bon les modules picturaux qui en font un tableau impressionniste et une synthèse de ce que peut être un paysage méditerranéen. Tableau beau comme un canevas parsemé par des villes et villages qui scintillent de loin reflétant une lumière pure du blanc immaculé de ses habitats de campagne semant leur architecture vernaculaire à travers les verdures et offrant au promeneur des paysages aussi diversifiés que complémentaires. La végétation est ici abondante, la mer est à un jet de pierre partout au Cap Bon. Les campagnes sont striées par des cours d’eau généreux, sur lesquels, de temps en temps, des barrages formant des retenues impressionnantes dont les traces de quelques uns remontent à l’antiquité, comme on le voit encore aux systèmes ingénieux de captation des eaux à Ain Tébournouq. Le tableau est tacheté par des sites archéologiques aussi prestigieux que diversifiés avec une densité étonnante d’un site tous les 2 km2. Deux îles viennent y ajouter la beauté des paysages insulaires à la presque insularité du Cap Bon : les fameuses Zembra et Zembretta. Deux exemples de sites sont exemplaires. La sebkha de Tazarka et la forêt de Dar Chichou. Le Cap Bon a été toujours une des régions de prédilection des amoureux de la nature, région d’observation des oiseaux migrateurs abritant des réserves naturelles dont quelques unes sont classées par l’Unesco comme zones humides protégées. Des circuits sont en train d’être tracé et le tourisme écologique et de nature commence à y poindre.