Depuis la nuit des temps, le Cap Bon était le territoire convoité par les conquérants et le havre des estivants. Les auteurs anciens et modernes n’ont guère cessé de chanter ses merveilleux paysages pittoresques, son climat, ses senteurs, sa fertilité, ses plages. Sa population est à la fois ouverte et travailleuse issue d’une stratification démographique née de brassages des parangons des différentes civilisations qui se sont succédé sur cette « Californie de l’Afrique du Nord ».
Le tout est visible sur le paysage et dans le comportement de la population. Il faut dire que la nature a bien pourvu le Cap Bon de tous les atouts qui font de ce beau promontoire « le jardin fleuri de Carthage » en face de la côte méridionale de l’Europe, les berges de la tolérance de la Méditerranée et la terre d’accueil qui a su attirer des touristes aussi bien étrangers que locaux. D’abord des atouts. Le Cap Bon, grâce à un environnement hospitalier et diversifié, s’assure un potentiel touristique considérable. Des plages qui s’étirent, les unes plus belles et coquettes que les autres sur une côte de 300 km aux eaux pures et de sable fin sous un soleil doux et une brise chatoyante. Des conditions climatiques clémentes à longueur de l’année l’ensemble formant un espace parsemé de sites attrayants et typiques : sources thermales, Jebels, Forêt, dunes, côtes rocheuses et sablonneuses et des sites archéologiques composant le meilleur catalogue des richesses archéologiques de la Tunisie. Sites riches et faciles d’accès, comme l’unique ville punique intacte, Kerkouane et la Médina de Hammamet avec ses remparts encore intactes, Pupput et Neapolis et ses bassins de conditionnement des poissons, les nécropoles très spectaculaires et le système captage des eaux à Toubournoc. L’odyssée du Tourisme au Cap Bon a débuté au début du 20ème siècle. Les voyageurs et les écrivains ont tous chanté la beauté de cette région.
Le Cap Bon, comme Hammmet est ainsi décrit : « un nid coquet de verdure, bordé par les vagues, inondé de lumière ». Un mur de pureté de cristal, le sable de ses plages comme passé au tamis, dunes vierges de toutes tracées attirant déjà au début du siècle ce qu’un sociologue appelait le tourisme romantique de résidence. Est-ce que la description des écrivains comme Bernanos, Colette, Flaubert, Valery, Michel Tournier, Guido Médina, ou des peintres comme Girardet , Paul Klee, Auguste Macke et Miollet, qui ont fait la célébrité d’Hammamet et du Cap Bon. Des aristocrates s’installèrent à Hammamet, Hensen et Sébastian, Richardson et les Brut qui érigèrent des résidences dont l’emplacement et l’architectures vont servir de noyaux pour la création de grands hôtels et un repère architectural. Le premier hôtel, Le Miramar, créé en 1958 fut érigé sur la résidence de Richardson et l’hôtel Fourati n’était qu’un aménagement et extension de la résidence du colonel Brut. En 1960 commença l’essor touristique au Cap Bon et de quelques dizaines de lits en 1960, on compte aujourd’hui 7 784 849 de nuitées.
Les pôles touristiques du Cap Bon sont à la fois diversifiés, complémentaires et socialement intégrés.
Deux grands pôles vont se tailler la part du lion en nombre d’hôtels et infrastructures intégrées, restaurants, magasins, centres de loisirs et d’animations et autres boites de nuits, casinos . Ces deux grands pôles, l’un classique Hammamet Nord –Nabeul et l’autre, un nouveau fleuron du tourisme tunisien et le prototype du pôle totalement intégré : Yasmine Hammamet. Hammamet, le petit village, jadis voué à la pêche et à l’agriculture avec sa coquette Médina va connaître une expansion touristique vertigineuse de quelques lits en 1960 à 21960 en 1980, vingt ans seulement vont faire presque confondre tourisme tunisien et Hammamet. Cette dernière va surpasser le chef-lieu Nabeul qui reste une ville à taille humaine et n’a pas été envahie par les chapelets d’hôtels de masse. Tandis que Hammamet, grain de beauté nichée entre un beau cimetière marin et un golfe où sommeille des petites barques de pêcheurs, ira s’étirer sur des dizaines de kilomètres égrenant une kyrielle d’hôtels qui ont provoqué une explosion urbanistique connexes en face.
Un nouveau pôle, le nouveau fleuron du tourisme tunisien, sera érigé sur des anciens marécages au Sud : Yasmine Hammamet, le projet touristique tunisien le plus ambitieux et le plus intégré et original de la fin du XX s en Tunisie. Longtemps placé sous l’enseigne du tourisme balnéaire, belles plages et climat clément obligent, le tourisme se diversifie au Cap Bon : golfe, congrès, thalassothérapie et bientôt écotourisme ainsi que des projets de tourisme sportif et médical en cours de réalisation. Arrivera bientôt l’immense projet tuniso-chinois de tourisme écologique aux îles de Zembra et Zembretta. En dehors des mégapoles touristiques de Nabeul Hammamet, des villes comme Kélibia et Korba, offrent un autre genre de tourisme avec de beaux complexes comme Africa Jade à Korba et Kélibia la Blanche à Kélibia.
La particularité du Cap Bon est la floraison des hôtels de charme et des résidences à taille familiale et humaine qui attirent touriste locaux et maghrébins dont Hammamet est devenu la distinction privilégiée. L’été le Cap Bon se transforme en un centre d’estivants de différentes cultures et nationalités. Les pays de l’Est découvrent le Cap Bon et les asiatiques commencent à en chercher les avantages. Ce mélange de touristes de différentes origines fait le charme du tourisme au Cap Bon qui brise l’image du tourisme de masse et de groupe où le touriste est appelé pax, en lieu et place le tourisme est devenu coexistence et interactivité socio-économique sur un fond de fraternité, de change et d’animation culturelle à taille humaine.
On remarque aujourd’hui l’installation de plusieurs retraités européens, comme la résidence de plusieurs célébrités du monde du spectacle, de la mode et des finances, dans une symbiose très conviviale.