Centre culturel international de Hammamet
Dar Sébastian | Une leçon d’architecture, un creuset des cultures
S’il y a une demeure qui a joué un rôle capital dans la célébrité du Cap Bon, c’est bien Dar Sébastian. Georges Sébastien, à l’origine douteuse, l’on dit américain d’origine roumaine. Enfant naturel du roi née d’une mère roturière. Ce fut un homme de bon goût qui débarqua à Hammamet vers 1923.
Il achète un terrain et commence à ériger sur un parc de 16 Ha une maison reconnue comme la plus belle demeure de tout le littoral sud de la Méditerranée, un joyau et une leçon d’architecture poussa Le Corbusier à écrire : «C’est (…) le rayon X de la beauté». Composée d’une grande maison, d’un théâtre et de dépendances et un immense parc, unique en Tunisie, avec une flore de plus de 100 espèces.
La «grande maison» comme on se plaît à la nommer, compte plusieurs chambres chacune dotée de sa propre architecture, de sa décoration et de son mobilier. Ainsi de la Romaine, de l’Orange ou encore de la Noire dont le sol en marbre noir conjugué au galbe de ses voûtes reflète l’alliance de l’excentricité de Sébastian et de la Tradition architecturale tunisienne. La piscine, immense, est mise en valeur par une galerie d’arcades aux formes trapues. Le patio qui dessert les chambres d’invités et la terrasse faisant face à la mer se partagent également l’engouement des visiteurs.
Depuis plus d’un demi-siècle, il n’y a pas une demeure de maître érigée au Cap Bon qui n’a pas copié un module de cette maison. Leçon et musée d’architecture locale réutilisée dans sa plus grande splendeur.
L’immense parc où la villa savamment implantée sur le site, se mêle harmonieusement aux terrasses et jardins qui l’entourent.
Agencés avec un extrême raffinement, orangers, citronniers et palmiers côtoient eucalyptus, baobabs et autres plantes exotiques dans une profusion de verdure et de parfums.
La demeure devient en 1966 propriété de l’Etat et sera la Villa de Médicis de la côte Sud de la Méditerranée :Le Centre Culturel International de Hammamet (CICH) qui abrite les créateurs toute l’année, organise tout genres d’activités culturelles et surtout le Festival International de Hammamet sur les planches de son théâtre, l’un des plus beaux au monde et qui fut conçu par le grand architecte français d’origine russe Chémétov et dont la scène fut dessinée par le grand réalisateur français René Allio. Il est l’unique théâtre au monde qui rallie les trois styles élisabéthain, romain et grec avec une scène tournante qui donne sur la mer.
Il n’y a pas une célébrité de la chanson, de la dance du théâtre et de la musique qui ne s’est pas reproduite, depuis plus de quarante ans dans cet espace. Rayonnement architectural, rayonnement culturel Dar Sébastian a abrité des célébrités dont la liste est longue : André Gide, George Bernanos, Michel Tournier, Roger Martin du Gard, Giacometti, Man Ray qui trouvèrent respectivement matière à peindre ou à hotographier.
D’autres célébrités encore, habituellement prises dans le tourbillon de l’histoire, pour le coup, séduites par la paix et la quiétude du lieu, y ont séjourné, goûtant le repos du guerrier. Ainsi de Wallis Simpson, future duchesse de Windsor, et des rois Edouard VII et Georges VI, de Sir Winston Churchill ou de son homologue Sir Antony Eden, des généraux Rommel, Von Arnim, Montgomery ou Eisenhower…