Haouaria
Haouaria, probablement l’ancienne ville antique appelée par les grecs Hermea, est un site où mouillaient les armées conquérantes. Les romains l’appelaient Merkourian, parce qu’ils y situaient un temple dédié à Hermes/Mercure.
Un monument spectaculaire et unique en son genre, témoigne de l’ingéniosité des bâtisseurs de l’antiquité dans l’art de l’extraction de la pierre. Il s’agit des carrières dites Latomies et que les autochtones appellent Ghar El Kébir (la grande caverne). Eclairées par les ouvertures servant à l’extraction des pierres en grès, elles sont accessibles de plain-pied par un large cheminé servant à leur exploitation.
Ces carrières dont la forme en carafe se présente comme d’immenses cavernes demi-obscures, fournissaient à Carthage depuis le VIème siècle av. J.-C. la pierre de grès nécessaire à la construction des monuments de la capitale punique, les romains ont continué à les exploiter. Le calcaire jaunâtre et poreux était extrait selon les techniques originales et uniques en Tunisie. Un puits à embouchure carrée qui s’évase en dessous sur une cavité, la propre carrière, d’une superficie de 15 à 27 mètres. Mises en valeur dès les premiers temps carthaginois, ces carrière servaient pour l’édification des villes du littoral du Golfe de Tunis ; les byzantins y installèrent même des casernes. Malgré le nom de latomies que leur donnent les auteurs anciens, rien ne prouve que comme celles de Syracuse, elles servaient de prisons. Peut-être ce sont les soldats d’Agathocle, tyran de Syracuse, ayant débarqué vers 310 av. J.-C., qui ont l’ont affublé de ce nom rappelant leurs prisons.